Générer des cheveux à partir de cellules souches humaines
L’engouement du public à la recherche d’informations ou de nouveautés dans le domaine de l’esthétique ne cesse de croître au fil des ans. Ceci est particulièrement vrai dans le domaine du traitement de la calvitie par greffes de cheveux.
Le principe de la greffe de cheveux
Rappelons pour mémoire que le concept de la greffe de cheveux (remontant à plusieurs décennies) consiste à prélever sur une même personne des racines de cheveux ou unités folliculaires (constituées de nombreuses cellules) situées à l’arrière de la tête et à les réimplanter au niveau des zones chauves ou dégarnies. Ces racines ainsi déplacées (constituées de cellules) vont se réorganiser sous la peau chauve pour donner naissance à un nouveau cheveu qui repoussera de manière définitive trois mois après l’opération. Ainsi lorsque l’on parle de greffe de cheveux, on devrait plutôt employer le terme de « greffe de racines de cheveux » ou encore plus précisément « greffe de cellules de racines de cheveux ».
Déplacement des racines des cheveux
Ainsi les cellules qui ont été prélevées à l’arrière de la tête au niveau du point A pour former un nouveau cheveu au niveau du point B ne donneront plus de cheveu au niveau du point A (puisqu’elles n’y sont plus). La greffe de cheveux est donc un déplacement de cheveux. Pour simplifier, on pourrait dire que l’on prend des cheveux « là où on en a trop » pour en mettre « là où on en a pas assez »… Les racines prélevées ne repoussent donc plus à l’arrière de la tête.
Fort heureusement, lors d’une greffe de cheveux, la bonne gestion du stock de cheveux disponibles à l’arrière de la tête permet de traiter des calvities importantes sans que la raréfaction des cheveux à l’endroit du prélèvement ne puisse se remarquer d’un point de vue visuel.
Évolution des techniques de greffe de cheveux
De nombreux progrès ont été réalisés dans le domaine de l’instrumentation et des techniques opératoires visant à minimiser la visibilité des zones où les cheveux sont prélevés. Ainsi, la technique FUE dite « sans cicatrice » permet à ceux qui le souhaitent d’adopter une coiffure avec cheveux coupés très courts à l’arrière et sur les côtés de la tête mais malheureusement toujours avec une baisse de densité capillaire sur la zone prélevée qui risquerait de se remarquer si d’autres opérations s’avéraient nécessaires dans le futur. Les greffes de cheveux sont donc limitées par la quantité de cheveux disponibles à l’arrière et sur les côtés de la tête et ceci quelle que soit la technique de prélèvement employée (technique de la bandelette FUT ou technique FUE). L’idéal aurait été que les racines extraites puissent se renouveler intégralement et de manière illimitée sur la zone prélevée. Mais ce n’est malheureusement pas le cas. Ce concept fondamental est admis de manière unanime par toute la communauté scientifique internationale.
Le clonage capillaire
Depuis de nombreuses années, plusieurs études expérimentales ont été menées à travers le monde dans le but d’obtenir deux cheveux à partir d’un seul cheveu ouvrant ainsi la voie à la régénération capillaire ou à la multiplication capillaire ou encore au « clonage des cheveux » !
Des médecins coréens (J.C. Kim et J.C. Choi) ont montré en 1995 qu’un seul follicule pileux sectionné horizontalement pouvait donner naissance à deux cheveux mais malheureusement leur qualité et leur capacité de repousse étaient inférieures à celles du cheveu original.
En 2008, un médecin néerlandais (C. Gho) a présenté une technique consistant à prélever une infime partie de la racine à l’arrière de la tête en technique FUE en affirmant que non seulement la partie transplantée donnait naissance à un cheveu complet mais qu’en plus un nouveau cheveu se reformait également à l’endroit précis où il avait été extrait, rendant ainsi la zone de prélèvement en source de cheveux inépuisable.
Cette technique baptisée « HSCT® » ou « Hair Stem Cell Transplantation ®» ou (Transplantation de cellules souches capillaires) a reçu un accueil mitigé voir très critique de la part de la communauté médicale qui reprochait à son auteur son manque de rigueur scientifique (résultats photographiques peu précis, faible nombre de cas présentés dans l’étude, réponses évasives aux questions posées…) et qui lui demandait surtout d’apporter la preuve irréfutable que les cheveux repoussaient bien à l’arrière de la tête. Chose qu’il aurait été facile à vérifier en présence d’observateurs indépendants mais qui n’a jamais été faite à ce jour, laissant dire par de nombreux médecins que cette « technique de greffes de cellules souches » n’est rien d’autre qu’une technique FUE pratiquée actuellement par tous les spécialistes en greffes de cheveux !
En conclusion, il faut retenir qu’à l’heure actuelle il n’existe toujours pas de technique de greffe de cheveux permettant de reproduire ou démultiplier des cheveux complets sans appauvrir la zone où ils ont été prélevés.